Le portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde

3,30 euros, Le livre de Poche, paru en 1890

Londres, XIXè siècle. Dorian Gray, jeune dandy séducteur et mondain fait un voeu insensé et irréel : rester jeune à jamais, conserver l'éclat de sa beauté et la fraîcheur de ses années, pendant que le portrait de lui qu'à peint un de ses amis absorberait sa vieillesse et tous ses pêchés. Ainsi Dorian Gray, après 10, 20, 30 années, ne vieillit jamais et conserve son visage de jeune homme, alors que sur le tableau se reflète son âme noire. Double est le visage de Dorian Gray, tout comme l'est la ville de Londres, d'un côté lugubre et inquiétante, de l'autre bourgeoise, éclatante et en pleine effervescence.

Paru en 1890, Le Portrait de Dorian Gray est l'unique roman d'Oscar Wilde. Il semble y avoir réuni toute la quintessence et la finesse de son écriture. L'écrivain nous livre une profonde réflexion sur la jeunesse, la beauté, l'hédonisme sous la forme d'un conte fantastique, qui nous tient en haleine… jusqu'au coup de couteau final.

Les simples fleurs des collines se fanent, mais elles refleurissent. Le cytise sera aussi jaune en juin prochain qu'il l'est à présent. Dans un mois l'on verra des étoiles pourpres sur la clématite, et année après année, la verte nuit de ses feuilles abritera ses étoiles pourpres. Mais nous ne récupérons jamais notre jeunesse. La pulsion de joie qui bat en nous quand nous avons vingt ans s'engourdit. Nos membres nous font défaut, nos sens se décomposent. Nous dégénérons et devenons des pantins hideux, hantés par le souvenir des passions qui nous ont trop effrayés, et des tentations exquises auxquelles nous n'avons pas eu le courage de céder. Jeunesse ! Jeunesse ! Il n'y a absolument rien en ce monde que la jeunesse !